L’improvisation théâtrale au service de votre prise de parole en public

Que ce soit dans notre vie personnelle ou dans notre vie professionnelle, nous avons  tous été confrontés un jour à la prise de parole devant un auditoire. Cet exercice est d’ailleurs souvent une profonde source de stress et d’inquiétude pour nous. Rappelez-vous de la première fois où, à l’école, le professeur demande à la classe : « Qui veut passer au tableau ? », et toutes les réactions en chaines de tous vos camarades qui baissent progressivement la tête et/ou essayent de se cacher pour éviter le regard du professeur !

Quand on y pense c’était vraiment LA chose que l’on détestait le plus … PASSER AU TABLEAU !

Rassurez-vous c’est normal! Certaines études américaines et européennes révèlent même que la prise de parole en public est la deuxième peur de l’homme juste après celle de mourir!

Pourtant nombreuses sont les occasions où nous sommes (encore aujourd’hui) confrontés à cet exercice, alors mieux vaut en connaitre les rouages et essayer de faire au mieux pour capter l’attention de notre public sans passer pour un timide maladif.

A ce titre, j’ai eu la chance de participer à un atelier découverte organisé par Décalez ! un organisme de formation spécialisé dans l’improvisation théatrale pour justement « dédramatiser » la prise de parole en public et découvrir notre personnalité d’orateur .

Décalez !

Je vous en livre ici un petit aperçu qui va vous aider à y voir plus clair et à rester plus zen lors de vos prochaines interventions en public.

Les 4 grands principes de la prise de parole en public :

La prise de parole en public repose sur 4 grands piliers :

  • La disponibilité : Etre disponible c’est rester ouvert non seulement à soi (et laisser passer notre énergie du moment) mais aussi aux autres. Comme l’a bien dit un des participants c’est « se mettre à poil », se livrer et agir en toute transparence et authenticité.
  • L’écoute : regarder son public, être attentif et observer.
  • L’expression : Contrairement aux apparences, 93% de notre communication est non verbale (tonalité de notre voix, gestes). Les mots ne comptent que pour 7% dans notre discours. Au-delà des mots, notre manière de communiquer doit aussi et surtout tenir compte de notre communication non verbale (voix, ton, volume,…) qui va venir appuyer notre prise de parole.

L’expression de soi  au cœur de la prise de parole en public :

Comme nous l’avons vu précédemment, notre communication passe majoritairement par notre langage non verbal, d’où l’importance de savoir jouer avec notre non verbal pour mieux s’en sortir le jour de notre intervention.  Nous avons donc testé différents exercices mêlant à la fois l’absence d’émotions dans notre discours, l’absence d’appui regard sur le public et le fameux gromolo !

L’expression neutre : Cet exercice a été vraiment déstabilisant pour nous tous. L’idée ici est de parler d’un sujet de notre choix en n’exprimant aucune émotion sur notre visage et rester absolument neutre.

Objectif : Se laisser traverser par nos émotions et ne pas les retenir.

L’histoire aveugle : le principe de cet exercice est de raconter une histoire les yeux fermés. La puissance de cet exercice a été de mettre en exergue l’absence totale d’intéraction avec le public du fait du manque de l’appui regard sur le public pour capter l’attention ! En fermant les yeux, nous avons naturellement tendance à baisser la tête et à ne pas intéragir avec le public en s’appuyant sur notre regard.

Objectif : L’appui regard est un levier pour capter l’attention du public.

Le Gromolo : c’est un langage sonore inventé qui n’a aucun sens et qui ne fait pas référence à des mots que l’on connait : « bla ! blablabli ! bloblibla ? ». Le but de l’exercice est de présenter une scène de notre choix sans mettre de mots intelligibles, mais juste en utilisant notre langage non verbal.

Objectif : Les gestes, le volume et l’intonation de notre voix doit permettre de nous faire comprendre et va soutenir notre discours pour avoir plus d’impact.

L’objet sentimental : Avant la formation, on nous a demandé de prendre avec nous un objet qui a une signification particulière (sentimentale ou pas) pour nous. L’idée ici est de le présenter au groupe et de raconter l’histoire de cet objet. Au fur et à mesure des passages de chacun, une belle proximité se crée entre nous. C’est assez surprenant comment un simple objet peut créer une belle émotion tout en permettant de mieux se connaitre et se découvrir !

Objectif : Mettre un peu de soi dans nos discours est un puissant levier d’attraction, synonyme aussi d’authenticité et de sincérité.

Finalement, être fidèle à soi reste le meilleur moyen de faire bonne figure lors de nos présentations en public. Chacun de nous a ses défauts et le meilleur levier pour faire bonne impression reste la personne que nous sommes en toute simplicité !

Jouer avec soi pour mieux se révéler :

Vous allez me dire : « Bon ok, c’est sympa ces exercices…Mais MOI je suis hyper stressé pour parler en public devant des gens que je ne connais pas !!! Alors jouer à faire semblant d’être un super héros de la prise de parole en public ça ne va pas être possible ! ». Et bien ça tombe bien puisque l’un des moyen de canaliser votre stress c’est votre respiration !

La façon dont vous respirez va conditionner votre intervention et, que vous le vouliez ou pas, votre stress se verra dans votre manière de vous exprimer, alors essayons ces quelques exercices pour nous aider à respireeeeeerrrrr ! J

La respiration ventrale : Inspirer par le nez en gonflant le ventre et souffler par la bouche en dégonflant votre ventre. Ca parait simple, mais à y regarder de plus près, nous ne respirons quasiment pas par le ventre, mais seulement avec notre cage thoracique, ce qui limite considérablement nos capacités pulmonaires ! Alterner cet exercice les yeux ouverts et fermés et en soufflant de manière courte et un peu plus longtemps.

La verticalité : C’est rester bien droit face à votre auditoire et surtout bien ancré dans le sol en évitant de faire la girouette sans quoi on aura l’impression d’être à un match de tennis ! Ici, il va falloir imager que l’on a une couronne sur la tête et occuper l’espace en marchant sans la faire tomber. Ensuite, pour encore plus ancrer cette verticalité, on peut aussi imaginer que quelqu’un nous tire la tête avec un fil pour nous maintenir encore plus droit. Malgré toutes ces contraintes, il est important de rester naturel dans notre façon de se déplacer avec les bras bien le long du corps. Bon ok, on ne se sent pas super à l’aise au début, mais pour éviter de passer pour un robot en pilotage automatique, autant essayer de s’approprier l’exercice et de faire en sorte d’être le plus détendu possible. On peut aussi y ajouter une autre contrainte, celle de regarder un point fixe au loin et ainsi garder la tête encore plus droite un peu à la manière des mannequins en plein défilé.

La conférence gesticulée : L’idée ici est de faire une scène à 2 avec un orateur (en coulisse) qui va parler à la place de l’acteur (sur scène) qui va lui, de son côté, mimer une situation convenue à l’avance avec l’orateur. L’objectif étant pour l’orateur de s’adapter à l’acteur qui mime la mise en situation. Cet exercice est absolument génial !! Pour moi, c’est un super moyen de s’adapter à l’autre et de partager un moment magique avec le monde de l’autre.

Objectif : Brise la glace et crée de la proximité entre les participants.

« Pyramide » : Vous vous souvenez du jeu Télé pyramide ? Vous savez le jeu où l’on dit : « rouge ! » et l’autre dit : « ferrari ! » ou encore l’un dit : « bleu ! » et l’autre dit : « schtroumpf !». Nous associons souvent un mot à un autre et cela découle bien souvent de nos expériences de vie, de notre environnement familial, amical,… L’idée ici est de raconter une histoire farfelue ou réelle et, une autre personne à côté de vous, vous donne des mots (qui n’ont souvent rien à voir avec votre histoire!) et vous devez les intégrer à votre récit.

Objectif : Travailler la disponibilité et intégrer une part de l’autre dans son histoire.

En venant à cet atelier « découverte », je n’aurais jamais imaginé à quel point l’exercice théâtral était aussi transformant : l’énergie collective est vraiment un puissant accélérateur personnel .

Ce que je retiens de cette formation c’est aussi la multitude de nos conditionnements qui nous limitent:

  • Vouloir à tout prix tout intellectualiser au lieu de lâcher prise :

Avant de commencer les exercices d’improvisation, nous avons tendance à nous poser  des tas de questions :

 « je ne sais pas sur quel sujet partir », ou encore « je n’ai pas d’idées de thème sur lequel intervenir ». Pour finalement se rendre compte que plus l’on essayera de réfléchir et plus on n’y arrivera pas ! Le mieux étant d’y aller et on verra après. Savoir se planter fait aussi partie de notre apprentissage alors autant y mettre les 2 pieds ! :)

  • Vouloir à tout prix tout rationnaliser au lieu de déconstruire :

Je me rappelle ici d’un moment où Charlotte, la formatrice, me dit : « tu aurais pu très bien appeler ton corbeau « myxomatose » au lieu de lui attribuer cette maladie ! ».  Evidemment ! c’est aussi ça faire preuve de créativité ! :)

Merci infiniment à Charlotte et Batiste pour cet atelier qui aura été une belle surprise et très riche en apprentissage!

C’est aussi un beau cadeau à faire à son entreprise pour accélérer le processus de team building !

Longue vie à leur organisme de formation par l’improvisation théâtrale : http://www.decalez.fr/

Décalez

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