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« Le bonheur attire le succès » : Florence Servan-Schreiber à l’université du CECA

Florence Servan-Schreiber au CECA

« Le bonheur attire le succès et non l’inverse, car il vaut mieux se concentrer sur le voyage plutôt que sur le résultat ! » prévient Florence Servan-Schreiber, au milieu de sa conférence à la 21ème Université Hommes-Entreprises du CECA (Centre entreprise et communication avancée). Diplômée en psychologie transpersonnelle d’une université américaine, et formée à la Programmation Neuro Lingustique (PNL) à Palo Alto, Florence a été l’une des premières à l’enseigner au sein de l’Institut Français de Gestion dès 1984.  Adepte de la psychologie positive, la science des gens qui vont bien, elle nous dresse ici ses recettes du bonheur.

Le bonheur serait lié à la personnalité et en bonne partie génétique:

D’après la science, les gènes contrôleraient environ 50% des traits de personnalité qui contribuent au bonheur. L’autre 50% serait lié au mode de vie et aux circonstances de la vie. En d’autres termes, notre capacité à être heureux est programmé à 50 % génétiquement et le reste dépend de la façon dont nous interprétons ce que nous vivons.

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Nous avons donc une marge de manoeuvre pour faire notre bonheur au quotidien!

En revanche, ce que nous savons moins,  c’est que notre cerveau est câblé pour détecter en priorité le négatif. L’humanité, comme toutes les espèces vivantes, a eu besoin de sentir venir le danger pour pouvoir y faire face: c’est le fameux manger ou être mangé!

Le bonheur n’est pas le contraire du malheur :

Repérer ce qui cloche est ce qui nous permet d’y faire face. Et le positif est donc très souvent banalisé pour laisser de la place à l’exceptionnel (le négatif). D’où, l’intérêt de parfois recadrer notre manière de percevoir et d’intépréter certaines situations de manière moins mécaniques et plus optimistes! 😉

Il s’agit ici d’être plus pro actif ! Le contraire du bonheur c’est l’apathie  c’est-à-dire de ne rien faire! Finalement, si nous ne faisons rien pour que ça change, alors rien ne changera!

3 questions pour profiter pleinement du voyage:

Quand vous sentez-vous vivant ?

Quelles sont les choses dont vous etes fier ?

Quelles sont les choses qui vous rendent impatients ?

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 L’idée ici est de faire une liste de toutes les choses qui sont importantes pour vous et qui vous permettent  de vous sentir bien, satisfait et en conformité avec vos valeurs les plus profondes. Dressez la liste des moments de votre vie où vous avez oublié qui vous êtes et où le temps et l’espace n’existaient plus !

10 trucs pour être plus heureux au quotidien:

  • Savourer : C’est être bien là où l’on est! Ces instants où nous profitons de l’instant présent
  • Cessez de vous comparer : A trop vouloir nous comparer aux autres, nous finissons par nous oublier et oublier qui l’on est!
  • Faire baisser le rend de l’argent dans vos priorités. L’argent ne fait pas la différence dans notre bonheur. L’argent doit servir pour vivre des expériences.
  • Chérissez votre famille, amis, collègues et collaborateurs ! L’attention portée à la qualité de la relation
  • Nous avons besoin d’engagement, de plaisir et de sens dans ce l’on fait 
  • Prendre des initiatives et faire des choix en conscience
  • Faire de l’exercice physique
  • Donner est supérieur à recevoir !
  • Sourire : ça éloigne de toutes les idées noires !

Un grand merci à Laura Beaubois (@lbeaubois) pour l’invitation à cet évènement magique et à ma super binôme Rashel Réguigne de StudioXine .

Bonheur et performance

Plus d’info :

http://ceca.asso.fr/

http://universitehommesentreprises.com/

Bonheur au travail : la relation entre revenus et bien-être

courir après l'argent

Dans le Gallup World poll de 2010, on voit bien qu’il existe un lien entre pays riche et pays heureux. Et bien évidemment, il est difficile de parler de bonheur et de bien-être dans un pays de grande pauvreté, quand les besoins primaires ne sont pas couverts. Mais à bien y regarder de plus près, la relation entre revenu et bien-être est loin d’être si mécanique.

L’argent influence le bonheur essentiellement sur les revenus les plus bas :

Depuis plus de 30 ans, notre niveau de vie a augmenté et l’augmentation des richesses dans le monde n’a pas eu d’effet sur le bonheur exprimé par les différentes populations (sinon nous serions vraiment très heureux !). Par ailleurs d’autres facteurs rentrent en compte, notamment, L’absence de guerre, la démocratie, la justice, la préservation de nos libertés individuelles,…

Si l’on regarde maintenant le PIB de différents pays, comme par exemple, les Etats-Unis qui ont l’un des PIB les plus élevés au monde (46 400 dollars environ), ils n’arrivent qu’en 16ème position pour le bien-être général, et en 26ème position concernant celui de simples « instants de satisfaction ». La Nouvelle Zélande, en revanche, avec un PIB classé 51ème mondial par habitant, est la championne des moments de joie.

Finalement, l’argent n’a une influence sur le bonheur que sur les revenus les plus bas. C’est-à-dire qu’à partir d’un certain seuil où les besoins fondamentaux sont assurés (faim, soif, survie, santé,…), l’argent n’a pas ou très peu d’effets sur le bien-être. L’argent reste un moyen est pas une fin.

Le problème des biens matériels :

La raison de ce constat est que nous nous adaptons en permanence rapidement aux nouvelles situations. L’être humain s’adapte très vite à un nouvel état. Par exemple, vous venez d’acheter votre nouveau téléphone portable dernière génération, sur le moment vous allez vous sentir très content, voir heureux de votre nouvelle acquisition. Mais ça ne va durer que quelques semaines, après, vous allez vous adapter à votre nouvel objet et le sentiment de bonheur retombe. Le même constat est valable pour un nouveau job pour lequel vous gagnez plus d’argent qu’avant.

On s’habitue très rapidement à une nouvelle voiture, une nouvelle maison, un nouveau job, et la joie du début est vite normalisée. Même les gagnants du loto vivent cette expérience de joie de courte durée. En effet, une étude célèbre de 1978 publié dans le journal of personality and social psychology a révélé que le niveau de bonheur des gagnants du loto a tendance à revenir à son état habituel après une joie de courte durée. Le journal a constaté un pic de bonheur suite à l’annonce du gain de la cagnotte, puis plusieurs mois après, leur niveau de bonheur était revenu à leur point de départ (avant d’avoir gagné le gros lot !).

Finalement, l’étude montre qu’au bout d’un certain temps les gagnants, les non gagnants, et ceux qui ont eu un accident (panel d’expérimentation) sont quasiment au même niveau de bonheur ou de bien-être.

La théorie du revenu relatif :

Richard Layard, qui a écrit « Hapinness, lessons from a new science » nous parle également de la théorie du revenu relatif. Le principe du revenu relatif est simple : quelqu’un de riche est quelqu’un qui gagne plus que son voisin. Ce qui compte pour la majorité des gens, ce n’est pas le revenu absolu mais leur revenu comparé à celui des autres. Plusieurs études ont même révélé que nous préfèrerions gagner moins d’argent et avoir un faible écart de salaire avec nos voisins, plutôt que de gagner plus avec une forte différence de revenus avec autrui ! Pas très rationnel comme mode de fonctionnement. A force de passer notre temps à nous comparer aux autres, nous finissons par en perdre la raison !

Certes, l’aspect financier est un élément qui va contribuer à votre bien-être, et le plus important, selon moi, reste le sens que vous voulez donner à votre vie pour vous épanouir et vous réaliser afin de mener une existance qui est à la mesure de qui vous êtes et de vos aspirations les plus profondes. Le danger le plus toxique, c’est finalement cette course par rapport aux autres, où l’on finit par s’oublier soi-même juste pour se modeler aux autres et ne pas être rejeté. La vie est trop longue pour passer à côté du vrai bonheur de faire un métier qui a du sens et en cohérence avec ce qui vous tient le plus à cœur. Alors oui ! Il va falloir sortir de votre zone de confort et ça ne sera pas une démarche confortable, mais ce qu’il va se produire sera merveilleux et riche en apprentissage : l’aventure de votre vie !

Les 10 commandements du bonheur

David G. Myers, psychologue social et professeur,  a étudié pendant plus de 15 ans le bonheur. Ses écrits scientifiques ont été récompensés par le prix Godon Allport. Ses 10 commandements résument les idées contenues dans son ouvrage : The Pursuit of Happiness : Who is Happy, and Why.

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  • Comprenez que le bonheur durable ne vient pas du succès :

Les individus s’adaptent au changement, qu’il découle d’une augmentation de richesse ou de la survenue d’un handicap. La richesse est comme la santé : ne pas l’avoir engendre la misère, l’avoir (ou obtenir une situation enviée) ne garantit pas le bonheur.

  • Accordez la priorité à de véritables relations :

Les amitiés profondes avec des gens qui se préoccupent véritablement de vous peuvent vraiment vous aider à faire face aux moments difficiles. Se confier à quelqu’un est bon pour le corps comme pour l’esprit. Entretenez vos relations intimes en ne tenant pas pour acquis les personnes aimées, en leur prodiguant l’affection que vous prodiguez aux autres, en les soutenant, en jouant et en partageant avec elles. Pour ranimer vos sentiments, donnez de l’amour.

  • Ayez un travail et des loisirs qui vous permettent de déployer vos talents :

Les gens heureux sont souvent dans des états de flow (expérience optimale où tout est fluide) : ils sont absorbés par des tâches dans lesquelles ils se donnent à fond, tout en se laissant pas submerger par elles. Les formes de loisirs les plus coûteuses, comme être sur un yacht, procurent souvent moins cette expérience optimale que le jardinage, les contacts humains ou les activités manuelles.

  • Maîtrisez votre temps :

Les gens heureux ont le sentiment de contrôler leur vie. Pour maîtriser votre temps, fixez-vous des objectifs et répartissez-les en objectifs quotidiens. Nous avons tendance à surestimer ce que nous pouvons réaliser en un jour (d’où une frustration ensuite), mais à sous-estimer ce que nous pouvons faire en un an si nous avançons un peu chaque jour.

  • Paraissez heureux :

Nous pouvons parfois agir de manière à créer en nous un état d’esprit plus heureux. Même quand on nous arrache un sourire, nous nous sentons mieux. Quand nous faisons grise mine, le monde entier semble faire de même. Ayez donc l’air heureux. Parlez comme si vous étiez content de vous, optimiste et extraverti. Si vous allez dans ce sens, les émotions suivront.

  • Bougez :

D’innombrables études montrent que l’exercice  physique peut soulager une légère dépression ou une angoisse, mobilisant à la fois la santé et l’énergie. Ce qu’il faut, c’est un esprit sain dans un corps sain. Alors, remuez-vous !

  • Offrez à votre corps le sommeil dont il a besoin :

Les gens heureux mènent une vie active, mais consacrent le temps nécessaire au sommeil et à la solitude. Beaucoup souffrent d’un déficit du sommeil, lequel engendre de la fatigue, une vivacité moindre et une humeur morose.

  • Ne soyez pas égoïste :

Tendez la main à ceux qui en ont besoin. Le bonheur favorise l’altruisme (qui se sent bien fait le bien). Et faire le bien permet de vous sentir mieux.

  • Cultivez votre spiritualité :

Pour beaucoup de gens, la foi apporte un soutien communautaire, une raison de se tourner vers les autres, n sens à la vie et une espérance. Les études montrent les unes après les autres que les personnes ayant la foi sont plus heureuses et peuvent mieux résister aux périodes difficiles.

  • Tenez un journal de gratitude :

Qui prend le temps, chaque jour, de consigner chaque aspect positif de sa vie (Santé, famille, amis, environnement, liberté, etc.) ressent un bien-être accrue.

 

« Qui se sent bien fait le bien »

 

Les 5 pièges anti-bonheur

C’est bien connu, on ne peut pas sortir d’un piège tant que l’on est pris dedans.

Obstacles

Nous allons voir ici les différents obstacles auxquels nous devons faire face pour accéder et goûter pleinement au bonheur de chaque jour.

1- Nous avons toujours appris à faire des choses…mais pas à ETRE:

L’enjeu ici est d’apprendre à mieux se connaitre, à mieux se comprendre.

Essayez de vous rappeler les choix que vous avez fait dans votre vie….Qui a choisi?? L’avez-vous choisi pour vous ou pour satisfaire quelqu’un d’autre?

Ce n’est pas très confortable je vous l’accorde, mais cet exercice a le mérite de mettre en exergue le fait que nous avons (dès fois) tendance à s’oublier au détriment de l’autre et permet de voir l’influence du regard que l’autre pose sur nous.

Et puis à trop vouloir « faire plaisir » (les drivers en AT) à l’autre, nous en arrivons à nous oublier nous-même.

2- La difficulté à avoir de l’estime de soi bien ancrée en soi:

Très souvent notre estime de nous-même dépend du regard que l’autre pose sur nous et nous développons notre propre comportement en fonction de ce que les autres pensent de nous (phénomène d’ajustement à l’autre: « tu es gentil », « tu es méchant »).

3- La difficulté à accueillir l’autre dans sa différence:

Cette tendance à toujours juger, dénigrer, et à avoir certains préjugés sur l’autre va aussi avoir un « effet miroir » sur nous, dans la mesure où nous aurons aussi du mal à s’autoriser à être différent.

 » il ne suffit pas d’apprécier nos ressemblances, il faut aussi célébrer nos différences » James Fredericks

Ce qui explique le fait que nous vivons mal les conflits car nous perdons confiance en nous et donc soit nous agresserons l’autre, soit nous aurons tendance à nous replier ou fuir. Et nous serons dans un rapport de domination / soumission (Cf Triangle de Karpman en AT).

4- La difficulté à dire « NON » et à entendre « NON »:

Il est question ici d’affirmation de soi et d’acceptation du refus et/ou rejet de l’autre.

L’exemple le plus significatif est le cas où vous avez dit « OUI » à quelqu’un, alors que vous pensiez que ce n’était pas une bonne idée (« NON »).

5- La difficulté à faire bon usage de nos émotions:

On considère (souvent à tort) qu’il y a des émotions « négatives » et des émotions « positives », mais c’est FAUX!

Ces émotions qu’elles soient agréables ou désagréables sont des points d’appui, des messages que l’on a trop souvent tendance à ignorer, mais qui pourtant indiquent le chemin à suivre!

Il nous arrive également de contenir nos joies de peur de ne plus être accepté et intégré au groupe (Ex: les résultats du bac).

 

« Le chemin qui mène au bonheur demande parfois de renoncer à la facilité, pour suivre les exigences de sa volonté au plus profond de soi. »